ST-JEAN-SUR-RICHELIEU | Les jeunes rockeurs allemands du groupe Tokio Hotel ont reçu un accueil magistral de la part des dizaines de milliers d'amateurs réunis pour célébrer l'ouverture du 25e International de montgolfières de Saint-Jeansur- Richelieu.
C'est avec sa chanson
Break Away que le chanteur Bill Kaulitz a ouvert le bal aux côtés de ses potes Georg, Tom et Gustav.
On a d'abord remarqué avec satisfaction que la voix de Bill est bel et bien rétablie de la blessure qui avait forcé l'artiste à annuler une vingtaine de concerts plus tôt cette année. Très juste dans son interprétation, le jeune Allemand a mis dans sa poche arrière le public de Saint-Jean. "Bonjour tout le monde!" a-t-il lancé en français après quelques minutes.
C'était d'ailleurs à un public qui n'était pas encore né à la première édition de l'International de montgolfières que s'adressait cette soirée. Dans les premières rangées, des hordes de jeunes demoiselles en délire scandaient le nom de leurs idoles plusieurs dizaines de minutes avant leur arrivée.
Au moment d'aller sous presse, nous avions les mêmes reproches à faire à Tokio Hotel que lors de son dernier passage à Montréal en mai dernier. Les gars ne bougent pas assez sur scène et jouent de leurs instruments avec une absence de conviction épatante. Le style musical plutôt stéréotypé de la formation n'a d'ailleurs rien pour nous convaincre de ses chances de survie à long terme. Enfin...
On ne saura qu'aujourd'hui avec certitude le nombre de personnes présentes sur le site au moment du concert, mais à vue d'oeil, on vous confirme qu'il y en avait beaucoup, beaucoup. À quelques mètres du devant de la scène, les manèges attrayants de la foire étaient à peu près déserts quand les premiers accords de Tokio Hotel ont résonné. Révélateur.
Hedley très bon
En première partie du spectacle, le groupe pop-rock Hedley a vraiment tout cassé. Le chanteur Jacob Hoggard, qui a, rappelons-le, acquis sa notoriété en 2004 lorsqu'il a participé à l'émission de téléréalité
Canadian Idol, n'a à peu près jamais cessé de gesticuler sur scène.
Haranguant la foule par maints mouvements de la main, occupant sa scène comme un véritable fauve en liberté, le meneur de ce groupe-là sait comment capter l'attention de son auditoire. Il fallait le voir dans les derniers instants, lorsqu'il s'est hissé sur les hanches de ses collègues musiciens pour terminer un segment particulièrement rock and roll!
On souligne aussi l'interprétation très réussie du succès estival
Never Too Late, oui, cette chanson que vous entendez à toutes les heures sur les ondes des radios commerciales. Très bon.
Leur prochain album est déjà en chantierLe prochain album de Tokio Hotel, dont la production a déjà débuté, sera lancé simultanément en allemand et en anglais, nous ont confié les musiciens hier quelques instants avant de grimper sur scène.
Il y a à peine quelques mois, les gars de Tokio Hotel devaient utiliser une traductrice pour mener leurs entrevues. Leur anglais, nous avait-on alors expliqué, n'était pas encore à point.
On vous confirme que c'est maintenant chose du passé. Bill Kaulitz, chanteur, parle désormais un anglais légèrement cassé mais plus que respectable. Même constat pour Tom Kaulitz (guitare) et Georg Listing (basse). On ne saurait dire pour Gustav Schäfer, par contre, le jeune homme n'ayant pas ouvert la bouche une seule fois au cours de la rencontre. Alors, ce prochain album?
"Nous avons déjà commencé le studio, répond Bill, sourire en coin. Nous ne voulons pas donner trop d'indices pour le moment, mais disons que ce sera un disque... comment dire..."
"Incroyable..."
"Incroyable!" complète Georg en rigolant.
"Incroyable, c'est ça, dit Bill. Nous allons l'écrire en allemand, puis nous le traduirons en anglais pour que tous les fans puissent y goûter en même temps."
Côté paroles, il faut s'attendre à quelque chose de très inspiré par la vie sur la route et les histoires racontées par les amateurs du groupe.
"Nous sommes souvent en tournée, et j'ai toujours un crayon sous la main en voyageant, explique Bill Kaulitz. Ça m'inspire beaucoup."
Un mystère total plane sur la date de sortie de ce nouvel opus. Tout ce que les gars acceptent de révéler, c'est qu'ils se mettront à temps plein sur le projet une fois leur tournée nord-américaine terminée.
"Nous avons le privilège de faire les choses à notre rythme, de ne pas avoir à forcer les chansons", se réjouit Bill Kaulitz.
Pas de montgolfièreAvant de s'élever à nouveau au firmament du show-business, les gars de Tokio Hotel disent regretter ne pas avoir eu le temps de faire un petit tour de montgolfière hier avant leur spectacle.
"Tu crois qu'ils nous auraient laissé essayer? se questionne Tom Kaulitz. On aurait vraiment adoré grimper dans un de ces ballons, mais notre horaire ne le permet pas. Et, de toute façon, Georg a peur des hauteurs, alors je suis pas certain qu'il aurait apprécié (rires)."
"Ce n'est qu'une petite crainte, quand même...", rigole le bassiste.
Des fans patientsQuatre heures avant le début du spectacle de Tokio Hotel sur le terrain de l'aéroport de Saint-Jean-sur-Richelieu, des milliers de ferventes admiratrices étaient déjà rassemblées devant la scène.
On utilise le féminin parce que les jeunes dames étaient nettement plus présentes (et bruyantes!) que les garçons.
"Ils ont un style vraiment unique, autant pour la musique que les vêtements", souligne Ramia Bouhoum, 15 ans.
"En même temps, ils représentent vraiment bien ce que l'on aime en tant qu'adolescentes", ajoute Stacey Dumont, 15 ans.
Installées au premier rang avec des copines, les jeunes mélomanes patientaient depuis midi pour voir leurs idoles en concert.
À la belle étoileL'organisation du festival estime qu'une cinquantaine d'irréductibles ont passé la nuit de vendredi à la belle étoile pour être certains d'avoir les meilleures places hier. Afin d'assurer leur sécurité, des bracelets numérotés leur ont été distribués pendant la nuit pour leur per mettre de se reposer quelques heures sans perdre leur position dans la file.
Il était impossible de confirmer le nombre exact de spectateurs présents sur le site pour le concert, mais les organisateurs disaient en attendre des dizaines de milliers.